( prénom, nom ): ezra, comme sa chère mère l'avait toujours souhaité. jensen, nom de jeune fille, et qu'elle préservera à jamais, pour l'éternité. ( âge ): l'aube de la trentaine, son aura s'est dissoute lors d'un jour ordinaire de ses vingt-neuf années pleines de tourments. la frustration de ne pouvoir être en mesure d'admirer cette vingtaine partir en fumée, aux côtés de ses souvenirs. ( lieu de naissance ): copenhague, danemark. berceau de son innocente enfance qu'elle affectionne tant. ( origines et nationalités ): danoise par le biais de maman, islandaise par celui de papa. ( lien avec adelaïde ): la belle y aura vécu de nombreuses années avant son décès, faisant d'adélaïde ses terres « adoptives ». ( statut matrimonial ): rêvait d'orner sa main d'une alliance illuminant ses yeux de chat, ce qui n'arrivera probablement jamais. ( emploi ou études ): artiste, elle maniait les mots comme personne, véritable magicienne. elle se disait écrivaine, bien qu'il piétinait ses rêves sans le moindre remord. dorénavant, malgré sa dépendance à l'art des mots sur les maux mais que certaines mémoires la hantent, la fille se réfugie dans le journalisme. ( orientation sexuelle ): elle n'aura connu que la chaleur masculine enveloppant son corps, sans se douter qu'elle aurait pu être attirée par d'autres êtres tout aussi envoûtants. ( groupe ): predictably.

---

( le caractère changeant de l’alouette ): ezra, le rouge et le noir, l'épine empoisonnée d'une merveilleuse rose, le printemps fleurit en son battant le jour tandis que la rage d'un hiver fugace se délecte de sa faiblesse maudite une fois l'astre couché, perdue, incomprise, elle dit que le monde qui l'entourait souillait la grande gamine naïve qu'elle a toujours été. elle désire le tout et le rien à la fois, l'univers et le néant. éternelle indécise. c'est la fille qui se voulait cajolée, bordée, parmi les écumes adoratrices d'une mer enchantée. ezra, le bruit et la fureur, douce et sensible. si inoffensive que l'on croirait la briser à la câliner de trop, et pourtant, si sauvage, que l'on pourrait la craindre. envoûtante, silencieuse manipulatrice. elle enchante les âmes sensibles, ajoute du baume au cœur des plus réservées. si candide, qu'elle est est presque idiote. parce que dans son univers, personne ne compte, mis à part ses rêveries et son Art... une facette créative et spontanée ravivant cette flamme. elle est trop détachée, un peu vieillotte, elle vient d'un ancien temps. ezra, sous ses dentelles, s'encastre un malheureux désarroi. son âme enfantine perdure encore, si bien que ses prunelles d'habitude tellement désertes se retrouvent souvent submergées d'un ciel étoilé. ce n'est qu'une poupée de chiffon. trop fragile, un peu meurtrie, et pourtant, d'âme encore pure. la malheureuse peine à s'ouvrir aux autres, probablement muette, à se détacher de ses luxures. un mystère.  
( le point final d'une histoire sans fin ): une heure du matin, peut-être deux. elle ne se souvient plus, et n'étais aucunement capable de mettre des chiffres sur son temps paraissant inlassablement long. rien ne rythmait son quotidien, si ce n'était que le malheur de supporter le poids bestial d'un calvaire engendré par une passion destructrice, empoisonnée. elle était là, sur ses draps nacrés, les yeux alourdis par ces poches bleutées qui lui collaient à la peau. elle prit une pilule, puis une seconde. oh, une troisième s'était certainement glissée au travers de sa gorge aussi. son crâne lui pesait tant. il arrivait un temps où ingurgiter devenait partie de plaisir. elle ne comptait plus les prises, ces dernières s’essoufflant avec les minutes. elle ne se souvient de rien, si ce n'est de son corps qui s'alourdit soudainement pour ne plus jamais se relever.

Spoiler:

---

la passion fumait de par ses entrailles. rien ne jaillissait plus délicatement que les mots de par son encre bleutée, épousant parfaitement les formes de ces feuilles de papier à moitié froissées. ses colères, ses débris, détritus de ses espérances éméchées... rien ne se consolait, tout se consumait. indépendante. courtoise. serviable. la fille avait tout pour faire de ce monde, le sien. elle ne craignait guère les stéréotypes pouvant s'ancrer dans les mentalités, car à ses yeux, l'unique ezra, cette pauvre femme que l'on méprenait souvent pour un garçon. serait-ce dût à la sonorité de son nom ? peu importe. tout cela la faisait tendrement sourire ; elle a toujours été comme cela. douce. sensible à ce que son prochain pouvait bien lui offrir, une battante. impulsive, quoique nerveuse, il faut l'admettre. une femme dont l'énergie se renouvelait sans cesse, que l'on se demandait presque si celle-ci détenait une quelconque faiblesse. ezra, en somme.

sa frustration se mêlait aux flammes qui l'encerclaient, semblable à ce morceau de papier recueillant ses déboires et espoirs. ezra fut toujours comptée parmi les plus sages. aux yeux de ses parents, de ses amis, eux qui l'affectionnaient tendrement... puis qui la déploraient, dorénavant. mais lorsqu'il soufflait son nom, ezra reflétait immédiatement le blasphème. passion tortueuse, odeur nauséabonde d'une dépendance à autrui maudite. son talent la maudissait.

et puis quand les rêves s'entassent dans les métros, quand les amants d'un jour vagabondent parmi les literies, quand les esprits malins et artistiques délivrent leur réalité au peuple aveuglé ; elle s'évade, ailleurs, transcrit ses peines et ses rancœurs. ses mots se dispersent, sans cesse, ils perdent leur chemin et s'évanouissent aussitôt dans les méandres d'un désir ardent.
exister, éprouver toute l'amertume présente en ses veines rouillées, ces angoisses partagées à ce silence, gardien de ses nombreuses confessions d'antan. incertitudes rongeant son être, consumant son épiderme pâle, enflammant ses membres engourdis... la soif de connaitre le point culminant de son existence banale mais sacrée, les dorures de sa chevelure semblant faner à mesure que les réponses à ses doutes s'évaporent au loin, trop loin, pour qu'elle puisse les atteindre. retrouver les effluves sucrées d'une mère lointaine, les sonorités de sa voix maintenant méconnues.
quand son vivant torturé flânait parmi les vastes ruelles bondées, quand toute l’ampleur de sa mélancolie dévastatrice quittait les grattes-ciel de la ville, emblème de ses gênes... ezra revit.